Je viens de terminer de lire le dernier tome disponible de la saga littéraire les « Gardiens des cités perdues » de Shannon Messenger (tome 6 : Nocturna) et vous fais ici part de mes dernières réflexions et analyses sur le triangle amoureux Keefe/Foster/Fitz.
Bien que la quantité de spoilers soit extrêmement faible (à mon sens en tout cas), il est bien entendu préférable de ne pas lire cet article si vous n’êtes pas à jour.
La résolution du dilemme amoureux de Sophie sera très certainement au coeur des prochains tomes. Une absence de résolution constituerait en effet une frustration pour bon nombre de lecteurs. Tout le monde, y compris les autres personnages, s’attendent à ce que Sophie finisse par trancher entre Keefe et Fitz, Dex ne faisant plus partie de l’équation depuis le milieu du tome 6.
Pour moi, il est évident que le grand gagnant sera Keefe.
Bien que l’auteur maintienne pour le moment Fitz dans le rôle du rival, j’ai le sentiment que le personnage perd progressivement du terrain et ce depuis le tome 3. Cela n’engage que moi bien sûr mais je trouve que son personnage a énormément perdu en charisme depuis le début de l’histoire. Au début, j’étais certaine que Fitz serait le choix de Sophie (jusqu’au milieu du 3e tome environ). Il disposait de sa part de mystère et semblait quelque peu distant, voire inaccessible, ce qui aurait permis de maintenir le suspense quant à la réciprocité des ses sentiments pour la jeune fille. Sans compter qu’il semblait beaucoup plus mûr et adulte que les autres garçons. Bon certains trouveront peut-être ça mignon mais l’arrivée de Monsieur Câlin dans le cours du récit a pour moi énormément terni son image. Il s’est avéré par conséquent beaucoup moins mature que je ne l’aurais cru au premier abord et du coup, mon intérêt s’est reporté sur Keefe, un personnage que j’ai certes tout de suite beaucoup apprécié, mais que je ne voyais à ce moment de l’histoire pas du tout terminer avec l’héroïne. Le développement de Fitz est un peu l’inverse de celui de Keefe, qui semble totalement immature au premier abord mais révèle finalement beaucoup de plus de sérieux et de sagesse que ne le laissait présager les premières page de l’oeuvre. Il bénéficie d’un développement beaucoup plus soigné que celui de Fitz qui, à mon sens, ne fait l’objet que d’une évolution limitée. Au fond, depuis le tome 3, il reste relativement le même. Son intérêt pour Sophie devient évident à ce moment de l’histoire et il le manifeste depuis lors ostensiblement : il est enthousiaste dès qu’il s’agit de développer leur lien télépathique, lui prend la main dès que l’occasion se présente, lui fait des cadeaux régulièrement, se met de l’eau de Cologne et va même jusqu’à tenter de l’embrasser en essayant de lui faire comprendre qu’il est au courant de son béguin pour lui et partage ses sentiments. Son personnage est beaucoup moins dense et étoffé que celui de Keefe. Plus ennuyeux par certains côtés, répétitif en terme d’action et de dialogue (son seul argument ou presque pour justifier de sa présence auprès de Sophie est leur lien télépathique particulier, ce qui a le don de le rendre un tantinet agaçant et en fait un personnage en fin de compte plutôt lisse et prévisible).
Par ailleurs, je persiste et signe, Fitz est en dépit de son âge, beaucoup moins mûr que Keefe. Certes, Keefe a un côté affiché de « gamin de cour de récré » mais ce n’est qu’une façade. On s’en rend compte lors de certains de ses échanges avec Sophie. Il est beaucoup plus réfléchi et sensible qu’il en a l’air et même Sophie se rend compte qu’il entretient une image de bout-en-train pour cacher ses doutes et son mal être. C’est un personnage torturé qui recourt souvent à l’ironie et à la dérision pour dédramatiser une situation trop intense pour lui ou les autres. C’est le seul à n’avoir manifesté de l’intérêt même superficiel ou éphémère, pour aucune autre file que Sophie. Keefe est d’autant plus attachée à Sophie qu’elle semble être celle qui prête le plus attention à ses états d’âme et le comprend le mieux. Keefe a un gros besoin d’affection (en raison de sa situation familiale déplorable) et reporte donc tout ses espoirs et son amour sur Sophie à qui il s’accroche plus qu’à Fitz ou Biana, qui s’avèrent pourtant être ses amis d’enfance.
Bref, je soupçonne l’auteur d’avoir beaucoup plus travaillé ce personnage que celui de Fitz afin qu’il supplante ce dernier dans le cœur des lecteurs au fur et à mesure des tomes. J’ai en effet le sentiment que l’auteur n’avait pas forcément prévu dès le début un tel traitement pour le personnage de Keefe. Elle s’est sans doute peu à peu prise d’affection pour lui, d’autant qu’il a certainement dû obtenir auprès du public un succès supérieur à celui escompté. Je vous l’accorde, ce ne sont là que des conjectures mais j’en suis intimement persuadée.
En conséquence, elle a placé Keefe au cœur de l’intrigue. Il y occupe à n’en pas douter une place beaucoup plus conséquente que Fitz. C’est pour moi le personnage masculin principal. Son histoire personnelle est indéniablement liée à celle de Sophie. Ses rapports avec l’héroïne servent l’intrigue principale. Mieux, ils constituent un fil rouge dans le récit, ce qui me donne une raison supplémentaire de croire que le cœur de Sophie penchera en sa faveur à un moment ou à un autre de l’histoire. Les interactions de Keefe et Sophie sont en effet plus nombreuses que celle de Sophitz. Les contacts physiques entre les deux jeunes gens sont aussi plus appuyés que ceux de Sophitz (ils sont parfois initiés par Sophie elle-même) et ils ne se contentent pas de se prendre la main. Leur relation est par ailleurs plus mouvementée et colorée que celle de Sophitz ce qui contribue au suspense de l’oeuvre. Quand Sophie se rendra-t-elle compte de ses sentiments pour Keefe ? C’est ce que beaucoup d’entre vous se demandent certainement. Car il est indéniable que de tels sentiments existent. Plus le récit avance et plus Sophie ressent quelque chose de spécial quand Keefe la regarde intensément ou s’approche trop près d’elle. Elle découvre progressivement son attirance et ses sentiments pour le garçon même si elle ne parvient pas pour le moment à mettre un mot sur ce qu’elle ressent. Les rapports entre Sophie et Keefe maintiennent le lecteur en haleine et provoquent une certaine forme d’addiction chez ce dernier alors que les sentiments de Fitz et Sophie sont au beau fixe. Ils sont connus du lecteur. La révélation du « secret » que garde Sophie devrait en théorie permettre à leur relation d’avancer sauf que ce « secret » déjà connu de tous tarde à être dévoilé. Personnellement, j’y vois là une occasion pour l’auteur de « transformer » sa substance. Fitz est persuadé, à juste titre certes, de savoir à l’avance ce qu’elle va lui dire mais il est possible que Sophie se rende entre temps compte de ses sentiments pour Keefe, tant et si bien que Fitz risque de tomber des nues lorsqu’elle le lui révélera (probablement lors d’un de leurs habituels exercices de confiance).
J’ai en outre comme l’impression que la théorie de Keefe sur le cœur et la raison en matière d’Empathie, qu’il tient de son père et expliquerait selon lui que Dex se soit fourvoyé dans ses sentiments pour Sophie, va aussi permettre de justifier le fait que Sophie se soit raccrochée à son béguin pour Fitz si longtemps et ne se soit pas aperçue plus tôt de ses sentiments enfouis pour l’Empathe. N’oublions pas que Keefe a lu ses émotions cachées et semble penser que sa patience finira par payer (même si la menace Fitz ne lui semble pas entièrement écartée pour autant).
Autre indice important : la méfiance de Grady vis-à-vis de Keefe. Il sent bien que c’est celui qui a le plus de risques de lui « voler » sa fille. Il est étonnant qu’il ne réserve pas aussi le même traitement à Fitz. Bon cela s’explique sans doute par le fait que Keefe a à ses yeux tout du « mauvais garçon » mais cela tend aussi d’une certaine manière à illustrer le fait que la force des sentiments de Sophie pour Keefe est une évidence pour tout le monde sauf pour l’intéressée. A noter également la facilité avec laquelle Keefe enlève les gants de Sophie quand il se sent contraint d’apaiser le tumulte des émotions qui bouillonnent en elle. J’entends par là qu’elle ne s’en rend jamais compte. C’est un gage de confiance. Il franchit clairement les limites de son espace personnel et pourtant inconsciemment Sophie n’identifie pas son geste comme tel. Rappelez-vous lorsqu’elle est à Ravagog, elle semble étonnée qu’il ait pu lui enlever ses gants… et les remettre sans qu’elle s’en aperçoive. C’est étrange, dit-elle.
Bref voilà pourquoi, en somme, je crois dur comme fer que Sophie et Keefe termineront ensemble. A suivre donc !
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